Tchad: l’appel de RSF – BBC
Reporters sans frontières a réclamé vendredi la « libération immédiate et inconditionnelle » de journalistes tchadiens, victimes selon elle d’une « vague d’arrestations sans précédent » dans le cadre de la répression d’un présumé complot la semaine dernière à N’Djamena.
« Les médias ne sauraient être tenus responsables des récents troubles politiques qui ont agité le pays. Nous exigeons la libération immédiate et inconditionnelle des journalistes et blogueurs emprisonnés et la fin de la traque menée contre les voix critiques », a déclaré l’organisation de défense des journalistes dans un communiqué.
L’organisation donne les noms de quatre journalistes et blogueurs qui seraient, selon elle, victimes d’une « opération anti-presse indépendante et d’opposition ».
« Après le journaliste Eric Topona, secrétaire général de l’Union des journalistes tchadiens et le blogueur Jean Etienne Laokolé, tous deux détenus, c’est au tour de Moussaye Avenir de la Tchiré, directeur de publication du journal Abba Garde et trésorier de l’UJT et du blogueur tchadien en exil à Dakar, Makaila Nguebla, de subir les foudres des autorités », écrit l’ONG .
“Une honte”
Selon RSF, N’Djamena tente « d’obtenir l’extradition vers le Tchad de Makaila Nguebla, qui avait été expulsé, dans la nuit du 7 au 8 mai, du Sénégal vers la Guinée.
L’ONG dénonce « la décision des autorités sénégalaises de ne pas protéger Makaila Nguebla en lui permettant de rester au Sénégal » et affirme que « l’avoir expulsé est une honte ».
« Nous demandons désormais aux autorités guinéennes de ne pas procéder à son expulsion vers le Tchad, sans quoi elles se rendraient complices de violations de la liberté de l’information », ajoute l’organisation.
Topona en isolement
Mercredi, le président tchadien Idriss Déby, qui dit avoir déjoué une tentative de déstabilisation, a lancé un sévère avertissement aux blogeurs et journalistes: “le gouvernement ne permettra pas à un journal de mettre à mal l’unité nationale”, a-t-il déclaré.
Selon l’avocat d’Eric Topona, les conditions de détention du journaliste ont été durcies depuis les déclarations d’Idriss Déby, et son client a été placé dans une cellule en isolement.