Les Brèves de N’Djamena – Les Chinois et le Pétrole, une situation prévisible

  Les chinois, c’est connu : ceux de la Chine communiste càd la chine de Mao étaient sérieux dans leurs relations avec l’Afrique, sérieux dans leur comportement  et sérieux dans les réalisations qu’ils effectuaient. Ils concurrençaient l’occident et montraient aux africains ce que sont les communistes et comment ils se distinguaient des capitalistes occidentaux. Les maisons du Peuple, les stades omni sport, les stades de Football, les usines de traitement des matières premières, étaient des infrastructures solides et adaptées. Par contre les chinois d’aujourd’hui sont des vrais capitalistes, jusqu’aux ongles, leur objectif premier est de maximiser le profit de leurs investissements.

Le Projet Doba a été une épreuve ahurissante pour IDI. Les exigences de la Banque Mondiale en matière du respect de l’environnement, des compensations pour les terres utilisés dans le cadre du Projet, l’implication de la population locale, l’implication des observateurs et ONG locaux et internationaux, des nombreux cabinets de suivi et de contrôle, etc., chacune de ces étapes a été à la limite du supportable pour IDI. Selon des témoins, IDI, conseillés par des hommes cupides, aurait failli fermer le dossier et le brader à des démarcheurs aussi filous les uns que les autres. Seules la persévérance et la ténacité de l’équipe des négociations et particulièrement de son Coordinateur d’alors feu Abderrahmane Dadi, auraient sauvé le Projet. IDI était donc traumatisé par le débat qui s’est fait autour de ce projet, et dès lors, il a décidé de se passer de tout regard extérieur pour tout ce qui concerne le dossier relatif à l’exploration pétrolière. Et IDI est le seul à décider à qui octroyer le permis. Le schéma actuel est très simple: tout demandeur d’un permis d’exploration est conduit chez IDI, qui sans se préoccuper des aspects techniques, financiers et environnementaux, impose un bonus au demandeur du Permis et puis l’envoie se balader au Ministère du Pétrole où un troupeau des chacals l’attendent. C’est exactement c’est qu’il fait avec tous les demandeurs des permis, c’était ce qu’il a fait avec la Société Griffins où il a perçu un bonus de 40 millions de dollars en espèces en remis en mains propres sans parler les petits à coté, distribués à chacun de ses enfants. Deby aurait du balayer devant sa porte avant d’accabler l’ancien ambassadeur du Tchad à Washington et son épouse.

Aujourd’hui, le Ministère du Pétrole est le lieu où tout se négocie, se vend et s’achète. Le lieu où les cadres sont les plus corrompus ; c’est un club des mafieux qui brade les ressources naturelles au gré du premier arrivant et au plus offrant. Pour la forme, les cadres du Ministère soumettent à tout demandeur un protocole de convention similaire à celui du Projet Doba avec des « copier -coller ;» le demandeur du permis va le signer les yeux fermés car il sait qu’aucun suivi ne sera fait : impacts sur l’environnement ? Impacts sur le social ? Les compensations des populations locales ? Rien de tout cela. Du Ministre jusqu’au plus petit cadre, personne n’ose demander à un détenteur d’un permis pourquoi il n’a pas respecté telles ou telles clauses de la Convention, parce que chacun a déjà reçu sa part : ils (les cadres du Ministère) ont tous les yeux bandés, la bouche cousue et les oreilles bouchées à la grande joie des détenteurs des permis qui font n’importe quoi pourvu que leurs affaires marchent. Et les chinois sont des champions en la matière. Ils sont connus pour être les grands destructeurs de la nature et leur mépris sans mesure des autochtones.

Face à un environnement aussi mafieux comme celui du Ministère du Pétrole, les chinois ne peuvent se comporter que comme ils le font actuellement: destruction systematique de l’environnement. Car ils ont très bien compris l’adage qui dit : «la bouche qui mange ne parle pas».

BF